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By Maryline Hochard
By Maryline Hochard
couler sa boite

Couler sa boîte par solidarité n’a rien d’héroïque…

Si cette intro vous choque, arrêtez-vous ici, la suite va certainement vous déplaire.

Suis-je la seule à être passablement agacée voire en colère par tous les posts pseudos bien pensant qui nous demandent, que dis-je, nous imposent d’arrêter d’exister because “le virus dont il ne faut pas prononcer le nom…”

La vie n’est pas un long fleuve tranquille

  • Est ce que la pression ambiante est montée de quelques crans ? C’est un euphémisme 🙂
  • Est ce que nous vivons une crise sanitaire ? Oui
  • Est ce qu’il faut prendre toutes ses précautions ? Evidemment
  • Est ce qu’un certain nombre d’entreprises vont fermer ? Hautement probable (peut être même la mienne^^)
  • Est ce que les temps sont durs ? Oui
  • Est ce qu’une fois fini… ah ben en fait non, ça ne sera pas vraiment fini ! On va se traîner une crise économique… oui
  • Est ce que mon business est impacté aussi ? Oui

Mais….

  • Est ce que je vais baisser les bras… NON !
  • Est ce que je vais me mettre à prospecter tous azimuts et n’importe comment… NON PLUS (c’était déjà pas le cas avant la crise, alors pourquoi je le ferais maintenant ?)
  • Est ce que je vais arrêter mon business par “solidarité” ?!?!?…. NON, NON et NON

J’ai décidé il y a 6 ans de devenir entrepreneur

Et je n’ai pas monté ma boite pour l’arrêter à la première difficulté.

OK celle là est particulièrement corsée. Et donc ? 

Aurait-on oublié qu’en devenant entrepreneur, on prenait la responsabilité pleine et entière de sa vie professionnelle ?

Que rien ni personne ne va venir nous sauver.

Oui certains de mes confrères, parfois clients ou fournisseurs, vont mal, très mal. 

Je prends des nouvelles, les aide comme je peux, en offrant de mon temps et brainstormant avec eux pour trouver des issues moins catastrophiques… on essaye de trouver des pistes pour rebondir.

J’ai aussi ouvert mon agenda (un peu allégé en ce moment) à des consultations gratuites

Si vous voulez en profiter, c’est par là

Mais est-ce que je mets tout sur PAUSE, ou à la poubelle, parce que “à quoi bon, on va tous y passer”…oh que non !

Certainement pas !

C’est même la pire chose que je pourrais faire.

Mon business y laissera peut être sa peau, mais pas à cause de mon attitude passive / compatissante / pseudo empathique. 

Je ne le regarderai pas s’éteindre les bras croisés en me disant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire !

La crise comme une fenêtre d’évolution

Les crises et les moments de pression sont une formidable occasion de prendre des décisions radicales, de faire évoluer son système.

En pleine tempête, je vois l’occasion de

  • Lancer les projets que je n’avais pas le temps de lancer
  • Réinventer les process
  • Trouver des stratégies créatives pour moi et mes clients
  • Repenser mon organisation
  • Me creuser les méninges encore plus que d’habitude
  • Passer à l’action différemment
  • Passer plus de temps en famille

Stop aux donneurs de leçons

Mais me rouler dans les orties, la larme à l’oeil, pour bien montrer que moi aussi je souffre et que je comprend bien leur douleur, alors que je m’y suis roulée toute seule, pour me donner bonne conscience, et ne pas passer pour une chanceuse opportuniste. JAMAIS !

Je n’ai pas l’habitude de baisser les bras.

Des business ferment tous les jours (même sans crise sanitaire ni confinement imposé)

Et je ne rendrais pas service à l’économie, ni à moi-même en me laissant aller à une solidarité molle pour ne pas déranger l’égo de certains.

Je trouve cela tout simplement irresponsable et irrespectueux pour ceux qui ont moins de choix que moi.

Certaines entreprises sont à l’arrêt total et n’ont pas beaucoup de solutions : ceci en raison de leur marché, du confinement, des nouvelles règles, l’absence des salariés etc…

Ce n’est pas le cas de la mienne qui fonctionnait déjà en remote 80% du temps.

Est ce que j’ai de la chance ?

Certainement un peu : j’ai choisi un secteur qui peut fonctionner hors du temps et qui n’est que très peu lié à l’endroit où je me trouve. J’aurais pu faire le même métier avec un bureau, dans une grande ville et recevoir mes clients en agence (l’impact aurait été bien plus important, c’est certain)

Ma question à ceux qui s’arrêtent de communiquer / vivre / prospecter / travailler alors qu’ils ont encore la possibilité de le faire (et donc qui prenne la décision consciente de réduire leur activité et de mettre en péril leur entreprise) :  sur qui allez vous compter pour redémarrer quand tout ceci sera derrière nous ?

Si tout le monde stoppe son activité en même temps (forcé ou pas), on contribue à l‘amplification de la crise.

Avancer en déséquilibre permanent

Evidemment que c’est compliqué de prendre la parole

Pas facile non plus de rentrer en contact avec des prospects.

Lancer un projet maintenant ? Il faudra faire avec des contraintes supplémentaires. Mais aussi avec une formidable occasion de regarder les choses sous un autre angle.

Je crois que c’est au contraire nécessaire de continuer à œuvrer, en bonne intelligence, avec beaucoup de prévenance, bienveillance, patience, mais d’œuvrer quand même. 

Et je me sens plus responsable en faisant le choix de ne pas volontairement aggraver une situation économique qui s’annonce déjà dramatique.

J’ai décidé de dire non à l’empathie dégoulinante de bonnes intentions, qui va finir par nous mettre dans la mouise, pour de bon…

Et vous, quel choix vous faites ?

Crédit photo : Kristopher Koller via Unsplash

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