Comme vous le savez peut-être, j’ai échangé avec plus d’une vingtaine d’entrepreneurs pendant le confinement.
On a essayé de réfléchir ensemble à des moyens simples et efficaces de sortie de crise ou de rebond pour limiter la casse et parfois trouver des idées surprenantes et géniales.
Le contexte COVID n’aide pas au développement en ce moment, c’est certain. Mais il a surtout un effet révélateur de dysfonctionnements latents.
Des petits ou gros dysfonctionnements qui épuisent au quotidien et qui semblent inévitables pour les entrepreneurs.
Mais quand une crise survient, le dysfonctionnement s’amplifie et semble disproportionné..
- Pourquoi subir son temps ?
- Et si vous arrêtiez de gesticuler ?
- Vos résultats mi-figue mi-raisins ne sont-ils pas le résultat de ce manque de focus ?
Certaines entreprises en croissance sont en réalité des entreprises bancales qui s’ignorent.
Je dis bancale, car elle reposent entièrement sur les épaules du dirigeants, qui doit constamment veiller à… à peu près tout !
Or ce n’est pas son rôle.
Les signes qui ne trompent pas ?
Quand on a la tête dans le guidon, il est parfois compliqué de réaliser à quel point on est débordé, de voir si on est vraiment aussi productif qu’on aimerait, si finalement, on ne brasse pas un peu d’air.
Faire un pas de côté, lever le nez, n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Sur le papier tout le monde dit oui, évidemment, c’est ce qu’il faut faire.
Dans les faits, peu agissent.
Alors voici quelques signaux, ou indicateurs qui doivent nous alerter (et je m’inclue dans ce constat car il m’arrive parfois de me laisser prendre au piège)
Vous courrez dans tous sens
On vous demande un RDV : pas le temps.
A peine une réunion terminée, vous êtes déjà en route pour la suivante.
Parfois, vous n’attendez pas la suivante pour commencer à checker vos mails pour le prochain rdv.
Vous n’êtes pas présent à 100% dans ce que vous êtes en train de faire.
Certains me diront sûrement que c’est le quotidien des entrepreneurs, des dirigeants, que l’adrénaline et l’agenda overbooké font partie du package…
Je ne suis pas d’accord avec ça.
Ok ce n’est pas le Club Med tous les jours.
Mais passer son temps à courir sans jamais prendre du recul n’a rien de bon.
Je crois qu’il est préférable d’alterner les temps d’actions forts avec des temps de prises de recul pour analyser et repartir plus fort ou en ajustant la direction et les actions.
Vous avez l’impression que les journées sont trop courtes
Quand vous commencez votre journée, vous savez déjà que votre TO DO ne sera pas terminée.
C’est évident, trop de choses à faire, et le temps n’est pas extensible.
On dirait même qu’il se contracte non ?
Quand la fin de journée approche, vous avez le sentiment de ne pas avoir assez fait, que trop de choses vont devoir attendre ?
Vous perdez votre temps
Dans ce flot de réunion, RDV, et autres enchaînement d’actions sur un mode effréné, vous vous demandez ce que vous faites ici ? Pourquoi on m‘a invité à cette réunion déjà ?
Quelle décision importante doit être prise ?
Quel est mon rôle ?
Bref, vous êtes agacés car vous avez d’autres choses bien plus importantes à faire… cf point 1 et 2 ci dessus…
Vous n’allez pas au bout des choses
Vous voulez bien faire, ne pas rater une opportunité, et essayer de nouvelles techniques pour booster votre CA ?
Le problème, c’est qu’à vouloir tout tester, rien ne n’est fait correctement, ou mesuré a posteriori.
On survole les sujets et on passe au suivant
Rien de plus frustrant, car finalement, comme on ne fait pas les choses à fond, on ne sait pas vraiment si ça fonctionne pour nous ou pas ?
Comment en êtes-vous arrivés là ?
Ne pas avoir fixé d’objectifs clairs
Je vous vois rouler les yeux… évidemment vous avez un budget, un planning.
Mais j’ai constaté que bien souvent, ils restent trop “macro”. Ils ne vont pas pas le détail, on se contente d’un : X% de croissance, parfois dispatché sur différentes activités, mais pas plus.
Et puis les objectifs sont souvent annuels. Un an, c’est long.
Que va-t-on mettre en place demain pour atteindre ces objectifs, quel est le 1er pas ?
J’ai trop souvent vu ou vécu dans des équipes où tout le monde s’affole à 3 ou 4 mois de l’objectif : et quand on réalise qu’il ne sera pas tenable, on coupe de manière drastique dans des investissements qui étaient nécessaires au moment du budget.
Manque de clarté sur la vision
L’objectif annuel, c’est bien, mais pour tirer la locomotive il faut une ambition plus grande, plus forte plus déraisonnable.
Lancer un nouveau produit pour faire X € de CA n’est pas suffisamment excitant pour embarquer une entreprise.
Il faut se projeter loin, c’est humain
Sans ambition, nos actions restent atrophiées.
Trop d’objectifs
Autre travers : la peur de ne pas en faire assez.
remède classique : se fixer une flopée d’objectifs ou de palier inatteignables.
Comme ça on est bien, la feuille est remplie… et on est sûr de ne pas en atteindre un seul.
Dès qu’on s’attèle à un projet, on a peur qu’un autre reste sur le bord de la route et on butine de projet en projet sans rien terminer réellement.
Pression extérieure
Parfois, la simple pression extérieure (concurrence, contexte économique) nous détourne de notre cap.
On avait un cap, des objectifs, des plans d’actions.
Et quand un imprévu surgit, on balance tout à la poubelle, ou alors on stoppe tout.
Alors qu’une simple revue des objectifs, ajustement des moyens, des coûts, des process, peut parfois suffire à traverser une crise voire même la transcender.
Les pistes pour s’en sortir
Poser, écrire et partager sa vision
On entend souvent parler de “Start with the Why” de Simon Sinek et je suis on ne peut plus d’accord avec lui.
Sauf qu’en pratique, les plateformes de marques restent souvent à l’état de joli book planqué dans un tiroir.
Que ce soit réalisé en interne ou à l’aide d’une société de Branding, les documents qui parlent de “vision, missions, valeurs” d’une société sont très intellectuels, et pour les avoir utilisés pendant 15 ans, souvent indigeste et impossible à décliner dans la vraie vie.
évidemment, il faut donner un cap, une destination mais surtout, une feuille de route.
Les équipes doivent savoir où poser le premier pas pour avancer et se mettre en marche.
Décliner les objectifs cibles
Cette feuille de route doit descendre au plus près du quotidien, des capacités des équipes à produire, des budgets validés.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu : on veut devenir leader de notre marché… ou encore, on veut accroître notre visibilité…
Je n’ai rien contre.
Mais ça veut dire quoi, concrètement, avec des chiffres et des clients de la vie quotidienne de l’entreprise ?
Combien de vues ? Combien de demandes de renseignements ?
Quels cibles clients ? Nouvelles cibles ?
pour quel CA, par ligne de produit, par client… bref, du concret, des chiffres, des données utilisables par un content manager, par un biz dev.
Définir les stratégies pour les atteindres
Ensuite il y a l’art et la manière.
Donner un objectif, sans stratégie, c’est comme courir un marathon sans stratégie.
Vu sous cet angle, c’est évident. on ne se lance pas dans un marathon sans les bonnes chaussures, sans adapter son alimentation, ou avoir repéré le tracé.
Bref, si on veut passer la ligne d’arrivée, et pas sur les genoux, on définit une stratégie.
Pourquoi cela serait différent avec un objectif de CA ?
Les clients ne vont pas arriver tous seuls sur votre site.
De même si vous laissez carte blanche en terme de ton, de moyens, qu’en est il de votre image de marque ? Que vont retenir vos clients ?
Plus la stratégie sera cadrée, plus vous pourrez laisser de liberté et d’autonomie aux équipes.
Ce qui crée la surcharge de travail, c’est de devoir corriger le tir en permanence, de réexpliquer les choix.
Si c’est clair dès le départ, de manière très précise et transparente, la mise en oeuvre n’en sera que plus fluide.
Décliner les actions et les planifier : la feuille de route
Cette étape est intéressante pour mettre en place la co construction avec vos équipes.
La direction, les objectifs sont de la responsabilité des dirigeants, mais plus tôt on arrive à impliquer les équipes dans le process, meilleure sera l’implication, la motivation et la mise en oeuvre.
De plus, c’est le meilleur moyen de faire émerger des idées, de la créativité.
On croit souvent à tord qu’il faut laisser carte blanche pour générer de la créativité. Par expérience, l’absence de cadre amène plus de confusion. Les idées fusent mais tous azimuts, jusqu’à en perdre de vue l’objectif initial.
Un objectif clair, doublé d’un cadre précis amène bien plus de créativité qu’on ne le croit.
A vous :
Vous êtes plutôt focus ou éparpillé ?
Comment pouvez vous rendre votre stratégie encore plus focus ?
Vous libérerez du temps, de l’énergie et augmenterez votre efficacité !
N’hésitez pas à me contacter pour en discuter : mon agenda est disponible ici.